mercredi 2 mars 2016

Virée dans les Marquises nord

Attention, cet article atteint des records de longueur, je vous en ai mis une bonne tartine, prévoyez vous un apéro pour en venir à bout!

Avant de commencer je dois réparer une omission, nombreuses sont les rencontres au fil du voyage et beaucoup d’entres elles n’apparaissent pas dans ce blog. Pourtant nous connaissons Nine et Kriss depuis Raiatea, alors que nous emménagions à peine sur Arumbaya, puis nous les avons retrouvés plusieurs fois en escale. Ce couple haut en couleurs navigue sur une double pirogue en bois magnifique, Moana, et c’est à leur bord que commence cet article…

Baie de Taiohae, Nuku Hiva, un soir de janvier. L’ambiance est bonne sur Moana, ca rigole bien sur la gigantesque nacelle qui relie les 2 coques. Nous avons tous répondu présent à l’invitation de Nine et Kriss et sommes installé autour d’un poisson cru, avec nous Bertrand et Alexis bien sur et aussi ce cher Gael et son équipière devenue partenaire, Mélanie. Alors que la soirée s’étire quelqu’un lance l’idée… « C’est la pleine lune, si on était reposé on pourrait lever l’ancre maintenant, ca serait une belle nav. » Moins d’une heure plus tard Arumbaya, El Vadrouil’ et Muzelle passent lentement les sentinelles de Taiohae à la lueur de la lune dans un près très calme, le cap vers Ua Huka…

Les 3 voiliers sont bord à bord, on peut comparer nos allures de près, Arumbaya s’en sort très bien, nous sommes en tête aux premières lueurs du jour (curieusement, d’ordinaire c’est El vadrouil’ qui terrasse les autres) alors que Muzelle à du abattre, ce n’est plus qu’une voile à l’horizon .Puis au lever du jour la pétole nous à coupé dans l’élan, plus le moindre souffle d’air ni la moindre houle. Au moteur nous rejoignons El Vadrouil’, ordre est donné d’un petit dej commun, Alexis et Bertrand abandonne leur navire en haute mer pour nous rejoindre à la nage, bientôt imités par Mélanie et Gael. Arumbaya prend des airs de camps de vacances, on alterne tartines et café avec des sauts dans l’eau, bien que l’apparition de 2 gros requins marteaux venus renifler notre coque ai calmé les ardeurs pendant un court instant. Finalement dans la matinée le vent est revenu, nous livrons les marins à leurs bateaux qui ont dérivés, puis le cap est repris vers Ua Huka que nous atteignons en début d’après midi, mouillage dans une petite baie non hydrographiée à l’ouest de l’île.



Muzelle en approche









Bertrand et Alexis regagnent leurs bord...

...suivis de Mélanie et Gael

A coté de nous, deux Motus (îlots) habités par des oiseaux et faisant office de pointe sud ouest à l’île laissent présager un passage de gros poissons, cette fois on part tous les 6 à 2 annexes, façon pêche industrielle. Pendant que je me serai acharné sur les carangues leurre (portion) avec Gael et les filles, Bertrand aura sortit de l’eau un monstre de carangue, son record, 19kg, et Alexis aura tiré la palme de la nouveauté en ajoutant à la besace un coulipo, poisson très réputé et difficile à pêcher (profond). Fort de toutes ces prises nous levons l’ancre pour gagner une baie ouverte au sud à quelques milles, la baie de Hane.







19kg!!!


les défenses du coulipo : 2 paires de scalpels avant la queue

Rapidement nous hissons l’annexe sur la plage et partons à la rencontre des habitants. Le premier que nous croisons est pêcheur, à la vue de la carangue il est prêt à nous donner de la viande pour repartir avec, ok, nous voilà chargés d’une pleine glacière de barbaque entre chèvre et cochon… Nous jetons également un coup d’œil à sa pêche, surprise, tous les poissons interdits à la consommation ailleurs (risque d’intoxication) sont là, on nous dit qu’ici c’est sans risque… méfiance quand même!
La chèvre est consommée immédiatement après et le cochon sera grillé sur la plage le lendemain midi, super, grosse cure de viande, ca fait du bien aux bonhommes!!!







Ua Huka ne présente pas de hauts pics ou de grandes montagnes dominantes comme les autres îles marquisiennes, de ce que nous avons vu elle est plutôt constituée de plateaux verdoyants qui s’effondrent dans la mer en amas de rochers. On entend depuis longtemps parler de la végétation locale et de l’arboretum, parc ou sont rassemblés de grandes variété de fruitiers, entre autre.
Des idées de ballades naissent, on commence doucement en se rendant à la baie de Hokatu, sorte d’échauffement pour la rando du lendemain : l’arboretum.

J’entends souvent les détracteurs de blogs qui ne peuvent plus encadrer les récits de voyage dans ces îles au motif que la lecture est toujours la même, tout est splendide, les gens sont très aimables, et l’accueil… J’en conviens et je suis bien d’accord, et même conscient qu’ «au début elle froide» doit souvent prendre cet air lassant malgré mes efforts. Mais que voulez vous, le blog n’est pas blâmable, c’est la faute des autochtones!!! Tenez par exemple, nous sommes 6 marcheurs, une voiture s’arrête à notre hauteur pour nous embarquer (ce n’est pas la première qui le propose malgré l’interdiction de faire monter les gens dans les bennes). Nous déclinons l’offre au profit de la marche à pied, la conductrice insiste, nous devons passer pour des effrontés, puis comme elle tient absolument à nous faire plaisir elle nous offre un pot de vanille avant de repartir… Alors? Et pas plus tard qu’hier, une autre voiture s’arrête à coté de nous : « Bonjour, l’île vous plait? Bienvenue chez nous, mais  c’est aussi chez vous, il faut que vous soyez bien, vous voulez des fruits? » 15 minutes plus tard nous nous retrouvons avec une dizaine de kilos de mangues et pamplemousses…  Pour ne citer qu’eux, ces élans de générosité sont spontanés et gratuits, c’est ainsi, c’est un véritable art marquisien de l’accueil. Et si en plus on a quoi que ce soit à échanger, on a vite fait de se retrouver invité chez l’habitant. Alors n’en déplaise à certains, si j’insiste en décrivant ces situations c’est parce que je pense qu’elles doivent être lues!

Si la ballade à Hokatu nous à laissé le temps de la baignade douce ou salée, de la visite ou du temps mort à lézarder à l’ombre d’un flamboyant fleuri en écoutant un homme jouer de la guitare sur le parvis d’une petite église colorée, celle de l’arboretum en revanche à fait du mal aux troupes avec ses 10 bornes. Le départ montrait des marcheurs déterminés au bord de la route, l’air décidé à atteindre leur but à pied, mais à mesure que le soleil montait en faisant chauffer le bitume, les marcheurs ont vu leurs dos se courber, leurs peau rougir, leurs vêtements coller à la peau en sueur, leurs réserves d’eau s’évaporer. Cette expérience m’a rappelé un dicton qu’il serait fou ne pas faire partager : « transpirer comme une pute dans une église ». En église, c’est ainsi que nous est apparu l’arboretum après un ultime virage à gauche, un but à notre marche démoniaque, un havre d’ombre, d’eau et de silence, offrant un autel en plastique sur lequel trônait un encens anti-moustique « fish » encore fumant autour duquel faire échouer nos corps meurtris.

Ce lieu nous à requinqués, le parc regorgeant de fruitiers, nous avons engloutis mangues, avocats, caramboles, cocos, quenettes, et remplis nos sacs une fois l’estomac plein. Le retour ne s’est pas fait à pied, bien que nous ayons attendus près d’une heure le passage de la première voiture, inutile de dire que cette fois nous n’avons pas hésité à investir la benne du 4x4! Surtout avec quelques kilos dans nos sacs.

chevaux sauvages







départ pour l'arboretum


l'autel 3 étoiles


champ de manguiers


caramboles

quenettes

et une coco pour la route


le butin de la journée

Avec des journées pareilles la randonnée s’est faite oubliée au profit d’activités plus ludiques comme le kayak (Gael étant équipé) ou la pêche, pour changer. 




Le calendrier est chargé, entre Deb qui à une piste de travail à Hiva Oa en mars, Julie et Julien qui ne devrait pas tarder à nous rejoindre et enfin Alexis qui attend une copine. D’ailleurs elle arrive demain à Nuku Hiva par le bateau Aranui. C’est donc l’heure de quitter Ua Huka pour regagner Taiohae ou nous récupérons Anne-Sophie qui embarque sur El Vadrouil’ et repartons aussitôt pour la baie voisine, Hooumi, là nous pourrons refaire le plein d’eau douce et retrouver Kriss et Nine qui devrait avoir terminé leurs travaux de peinture sur Moana.
Nous faisons la connaissance d’un habitant de la baie, il m’a fait penser à Yannick qui subissait des messes au fin fond de l’équateur. Notre homme nous a tenu en haleine un long moment sur les bienfaits Jéhovah, les prophéties à venir et  l’éternité (de 1000 ans) qui attends nos âmes… Impossible pour nous de lui faire part de notre scepticisme tant il est convaincu. Les gens ici ont vraiment une énorme faculté spirituelle, c’est très curieux, à en croire les récits cela permet quand même de calmer les ardeurs violentes de certains, alors…

L’idée à mis quelques jours à germer dans ce mouillage avec l’équipe des 4 bateaux au grand complet. Finalement on se lance, nous embarquons tous sur Moana. A bord il y a de quoi coucher les 9 personnes sans problème, nous nous demandions tous comment se comportait Moana en navigation, nous avons été servi, croisière de 2 jours avec mouillage à Ua Pou.
Moana (« océan » en Polynésien) est une double pirogue en bois à 2 mâts (gréement aurique) construite sur des plans de James Wharram. Les differents éléments comme les coques, les poutres et la nacelle ne sont pas assemblé par fixations, ils sont simplement surliés par du bout, ce qui offre une élasticité au bateau qui lui permet de s’adapter aux formes de la mer et d’atteindre ces vitesses vertigineuses : moyenne de 12 à 15 nœuds, pointe enregistrée à 22. En plus de cela Kriss met un point d’honneur à lui donner le style de la pirogue ancestrale polynésienne, ce qui rend vraiment authentique ce petit joujou de 19m.
Une fois les voiles hissées on prend conscience de la puissance, les coques fendent les vagues et la structure se met en mouvement. Kriss est déçu, a cette allure de près les vitesses ne sont pas aussi bonnes, pourtant je ne crois pas déjà avoir été aussi vite à la voile. Au mouillage c’est le top, un grand taud recouvre toute la nacelle, le trampoline arrière qui peut recevoir plusieurs annexes fait également office de rampe articulée pour les mises à l’eau… Nous aussi on veut une pirogue!!!

Kriss














Le lendemain soir nous retrouvons nos voiliers respectifs et leurs petits intérieurs auxquels on tient tant. Nous aurons eu un aperçu de navigation original et aussi un aperçu de Ua pou qui ne tardera pas à recevoir notre visite!

Kriss hallucine, nous ne tenons pas en place, a peine de retour nous avons des fourmis dans la quille, des envies de voir la côte nord de Nuku Hiva se font sentir depuis trop longtemps, la météo nous le permet, on décoooooolle! Cap à Hanaho, 20 milles en contournant la côte ouest.
La houle au nord de l’île laisse craindre le pire pour un mouillage, pourtant en arrivant dans la baie d’Hanaho un calme insoupçonné accueille nos voiliers, ainsi qu’un décor magistral de falaises et de verdure.
Alexis connait déjà le coin, il à campé ici l’année dernière. La baie abrite quelques habitations, entre lesquelles on cultive le coprah. Ici pas de voitures, on ne se déplace qu’a pied ou a cheval en empruntant les petits sentiers étroits pour se rendre d’une baie à l’autre. Nous ne tardons pas à poser le pied à terre pour une grande marche, d’abord nous rendre à la baie de Haatuatua (cote ouest) en rendant visite à des agriculteurs. Là bas une immense plage de sable à l’habitude d’encaisser la houle et dévoile ses rouleaux lorsque nous franchissons les dunes. Ca faisait longtemps qu’on n’était pas passé à la machine à laver, la course au premier dans l’eau est lancée, nous dévalons la pente de sable en courant et nous jetons dans les vagues. Comme convenu on se fait brasser, au point d’en perdre mon caleçon, je ne le retrouverai pas…


la plage de Haatuatua...

... en arrière plan la baie d'Anaho







Un petit bivouac et c’est repartit, cette fois on prend de la hauteur, il faut franchir une crête offrant un panorama sur Hanaho et redescendre dans le baie d’Hatiheu. Alexis nous vend du rêve, au bord de cette baie on trouvera un petit resto pour se refaire. La rando vire alors au sport de glisse, le sentier est gorgé d’eau, c’est une boue massée par le passage des chevaux, d’ailleurs l’agriculteur rencontré le matin même nous double avec  sa cargaison de légumes chargée sur le dos d’une caravane de chevaux. Les manguiers qui abritent le sentier perdent leurs fruits qui viennent pourrir dans la purée qu’est déjà le sol en inondant le bois d’un fumet de fermentation. Nous avons déjà abandonné nos tongues, voilà 2h que nous pataugeons pieds nus dans ce bourbier de boue et de cailloux en se languissant du resto à l’arrivée. Enfin, la baie d’Hatiheu, délivrance, le resto est devant nous… mais vide… il est déjà tard, n’ayant eu aucun client le cuisto est rentré chez lui, la tenancière nous fait quand même des casse croute à la saucisse de Strasbourg, maigre consolation… D’autant que le retour nous attend et cette fois inutile de compter sur l’autostop.

Anaho









Le lendemain il était prévu pour Arumbaya de se rendre dans la baie d’Aakapa (nord toujours) pour retrouver un ami agriculteur dans son exploitation. Il s’agit de Sébastien que nous avions rencontré à Tahiti chez Gui. Or la météo fait des siennes, les baies du nord ne sont plus praticables, face à l’adversité on se replie au sud, direction Hakaui, nos chemin se sépare ici avec Muzelle qui choisit de rester encore là.

Cette fois la nav est ludique, si on exclue qu’elle à couté à l’appareil photo une indisposition de plusieurs jours pour cause de vague envahissante. Une fois quitté la houle courte du nord et longé la coté ouest nous nous retrouvons par vent arrière au sud. Cela fait déjà longtemps qu’on attend de hisser notre spi, seulement cette expérience est nouvelle pour nous, d’autant qu’il s’agit d’un parasailor, comprendre un spi armé d’une ouverture guidant l’air dans une voile de parapente, rien que ça! Une véritable arme de vent arrière, mais pas que, sur le papier ses polaires sont plus large que celles d’un spi traditionnel ou qu’un asymétrique, son utilisation ne nécessite pas de tangon, en bref, un bon joujou!
Nous préparons l’envoi en mer, installation des barbers haulers, des bras et écoutes, on hisse la toile et enfin on hisse la chaussette, waouh, ca marche instantanément, on dépasse les 6 nœuds.
Nos recherches sur le net pour avoir le plan de pont de l’envoi du parasailor n’ont rien donné et j’attends toujours une réponse de la voilerie qui l’a fabriqué. En gros on a un peu improvisé sur les cheminements des bouts, ca a marché même si on apprendra dans quelques jours le véritable plan de pont via la voilerie. Nous avons décelé quelques points faibles dans la toile lors de cet essai, un petit passage par la machine à coudre de Deb et le prochain vent arrière devrait nous porter vite et bien. Vivement!





Nous arrivons à Hakaui en fin de journée, cette fois c’est un peu houleux, impossible de se remettre à couple. L’atmosphère est un peu triste, Alexis compte les jours avant de nous quitter, il doit retourner à Tahiti et à déjà réservé sa place sur l’Aranui pour après demain. Il nous manque déjà… nous partirons donc à l’assaut de LA cascade demain, impossible d’accès lors de notre dernier passage pour cause de grosses pluies. Ici les habitants vantent les mérites de cette chute d’eau de renommée internationale puisqu’elle est la deuxième du monde par sa hauteur. Cette info me fait penser à un précédent voyage au Sénégal lors duquel on pouvait trouver dans chaque village de ce pays, LE plus gros baobab du monde. Après consultation officielle la cascade de Vaipo est bien enregistrée dans le classement mondial avec ses 350m et son débit d’1m3/s, mais à la 202ème place…

Le principal avantage du chemin qui mène à Vaipo c’est qu’il ne monte ni ne descend. En revanche l’humidité ambiante nous fait rapidement marcher pieds nus, cette fois le chemin caillouteux est moins boueux quand même! 2 bonnes de marche plus loin au cours desquelles Anne-Sophie à abandonné ainsi qu’Alexis pour la raccompagner,  nous parvenons au pied de la cascade. Le décor est magique, nous avons du passer dans une gorge étroite et profonde jonchée des vestiges d’une certaine concentration humaine aujourd’hui disparue, le tout dans une forêt dense et luxuriante. Bémol à l’arrivée, on ne voit qu’un petit morceau de la cascade tant la montagne est escarpée mais à en juger par le bruit c’est une sacrée chute! C’est vraiment regrettable de ne pas pouvoir photographier ce cadre, nous ne le savons pas encore mais l’appareil photo que l’on croit HS renaitra de ces cendres de sel dans quelques jours…




dommage pour la grisaille le jour de la photo, la cascade au fond


Au retour nous retrouvons Anne-Sophie et Alexis, ce dernier nous suggère de l’accompagner dans une dernière partie de pêche sous-marine, nous lui devons bien ça malgré la fatigue qui nous envahie. La chasse sera courte, d’abord parce que la mer est démontée et un peu limite pour notre annexe légère et ensuite parce que Bertrand à expédié de main de maître 2 utus qui agonisent dans le fond de l’embarcation. La nuit tombe, il ne nous reste plus qu’a retourner aux bateaux, lever l’ancre, naviguer et mouiller à Taiohae, préparer le poisson et se reposer pour livrer Alexis sur le quai de l’Aranui le lendemain tôt.

C’est ainsi que nous perdons un équipier de haut grade, notre ami s’en retourne chez lui et nous laissera un super souvenir! En espérant le recroiser à Tahiti ou ailleurs! « ouské ?! »

Bon on ne se demonte pas, d’un coté Bertrand et Anne-Sophie sur Vadrouil’ et nous 2 sur Arumbaya, l’équipe est toujours en forme, on prend la météo, un peu de courses, un peu d’eau, et hop, 30 milles de près vers Ua pou, Julie et Pam (avec qui nous avons passé noël) nous y attendent. Nous bâterons des records de vitesse dans la durée, moyenne à plus de 6 nœuds, 4h30 plus tard nous arrivons à Hakahau.
***
Pendant ce temps sur El Vadrouil’ ca mord à la traîne, l’ami Bertrand vient de sortir un énorme mahi-mahi, lors de sa découpe à terre on lui proposera de l’acheter, mais la chair étant tellement bonne qu’il est décidé de le garder pour le groupe.




***
 La baie d’Hakahau est abritée par une haute digue derrière laquelle nous pensons être bien abrité, taratata, certaines vagues déferlent au dessus de la jetée, on mouille une bonne longueur de chaîne et sortons pour l’occasion le mouillage arrière afin de bien présenter le bateau face à la houle qui rentre dans la baie. Le bateau bouge comme en navigation, on nous dit que le mouillage est de bonne tenue ici, ce qui nous rassure un peu… A peine installé le bout qui retient la chaine casse, laissant le guindeau encaisser seul les vagues, nous mettons cela sur la vétusté du bout et le remplaçons. Nous sommes attendus à terre, Pam y a une maison en location (elle est médecin remplaçante) et reçoit pas mal de monde avec qui nous naviguerons ces prochains jours. Nous sommes tous invité malgré la petite angoisse qui nous habite de laisser les bateaux seuls…

Hakahau

Le lendemain matin nous ne trainons pas à redescendre avec Bertrand pour s’en inquiéter. Dans la baie c’est le chaos, pire que la veille, le bout à encore lâché (aie le guindeau), je le remplace par du gros et le frappe avec une manille sur la chaine, en quelques instant la manille sera tordue sous la tension. Pendant ce temps on ne tient pas debout à bord, le bateau arrive à se mettre en travers de la houle, ce qui est très mauvais pour les efforts sur les ancres. Je décide donc de reprendre le mouillage arrière en l’assurant d’un S autour du taquet, mais dans la traction je me fais emporter, ma main se coince dans le taquet pendant que le bout me file entre les doigts, me délestant de quelques morceaux de peau auxquels je tenais beaucoup, le tout dans une houle nerveuse qui secoue fortement le bateau. Je rentre à l’intérieur calmer mon humeur, j’hallucine, je viens de me faire une entorse au doigt, c’est un petit peu chiant!!!!!! J’entends siffler dehors, pas de doute, Bertrand m’appelle, je sors et constate que les vagues jettent l’annexe contre la jupe, elle à failli se retourner, une rame est à l’eau, j’enrage!!! ON SE CASSE!!!!!!!!!!!! Branle bas de combat, coup de fil à toute la troupe, on embarque immédiatement! Que tout le monde se démerde pour être sur le quai! Le message est bien passé, en un temps record Pam à rendu sa location pendant que tous y faisait le ménage, chapeau bas… Pendant ce temps Bertrand a subit une attaque de guêpes et se dirige droit vers le dispensaire pour faire face à son allergie à venir. Le sort s’acharne mais nous tenons bon, moins d’une heure plus tard les 4 nouveaux équipiers sont répartit sur les deux bateaux, les ancres sont relevées non sans mal avec l’aide d’un ami marin, nous quittons cet enfer, direction cote ouest, baie de Vaiehu… Les nerfs retombent doucement, j’ai la main en feu, 10 jours plus tard mon doigt n’est pas encore dégonflé même s’il à retrouvé de sa mobilité.

Vaiehu est à la hauteur de nos attentes, très bien abrité de la houle, c’est le calme plat, la joie revient. Si le mouillage est confortable nous devons envoyer toute la chaîne (50m), plus encore un bon 10m de bout car l’ancre repose à 17m sous le bateau, 17m d’une eau limpide, on voit le fond. Julien nous rejoint pour le grand week end, il a embarqué hier soir en bateau stop à Hiva Oa et s’est fait livré ici, a Vaiehu. Nous voilà au complet, la troupe compte 9 personnes, chacun trouve sa place et son activité aquatique : baignade à gogo, plongeons, tentative de dressage de langouste, pêche (j’ai subit l’expérience du requin qui est venu dévorer mon poisson sur ma flèche, pas glop) ou encore descente d’apnée à la gueuse. J’avoue que c’est cette activité qui me plait le plus, le lest de 18 kg est composé d’une ancre et de 2 ceintures de plombs, nous atteignons le fond (17,1m au profondimètre) en 12 secondes, largement le temps de trainer un peu en bas ou de se laisser remonter à la force de l’air contenu dans les poumons. Nous regrettons cependant de ne pas pouvoir descendre davantage, au moins 20m pour la forme… En bas nous croisons une raie pastenague qui à l’air d’être attiré par notre activité, on se demande si elle est comestible et par quel moyen on remonterai un bestiau aussi trapu.  Finalement c’est l’apparition de plusieurs carangues jaunes qui épargneront la raie, Bertrand accompagne ses apnées à la gueuse d’un fusil, en 2 descentes le repas est pêché… Naturellement je ne peux pas conclure sans me refaire mal, une bonne brulure sous l’aisselle occasionnée par la rencontre d’un bout lors d’un plongeon… Dans quelques jours Bertrand me soutiendra en se sabotant le pied sur un objet inconnu et tranchant, juste ce qu’il faut pour obtenir l’infection de rigueur pourrissant les ballades à venir.


Julien, moi même, Bertrand, Pam, Julie, Vincent,
Anne-Sophie, Deb et Sara 









infirmiers à bord, ouf!

Le voilier qui a livré Julien va repartir pour Nuku Hiva et Embarque volontiers des équipiers, c’est ainsi que Pam, Sara et Vincent changent de bord, nous laissant seuls avec cette interrogation : Comment livrerons nous Julien à l’aéroport après demain? Il faut préciser que Vaiehu est une baie isolée et vierge de toute habitation, à une bonne demie journée de rando de la piste d’avion. L’aéroport étant au bord de l’eau on pourrait penser qu’il suffirait de larguer notre colis là bas en voilier mais nous craignons que cela soit rendu délicat avec la houle. Ca donne de bons sujets de rigolade, on s’imagine Julien lutant dans les vagues à la nage puis gagnant la salle d’embarquement trempé, un poulpe sur la tête et les nouilles aux pieds (sandales de plastique à la mode au siècle dernier mais toujours portées ici). La solution la meilleure est encore de partir tôt le lendemain jusqu'à une baie habitée et d’y trouver une âme charitable propriétaire d’un véhicule.


L’ancre est donc levée de bon matin et les voiles hissées, en naviguant vers Hakahetau nous captons du réseau téléphonique, le vini de julien livre un message qui attendait d’être lu depuis plusieurs jours : « l’avion est en panne, il ne passera pas comme prévu ». Précisons que la piste de Ua Pou est un peu tordue est que seul 1 avion de la compagnie aérienne peut y accéder… Nous mouillons à Hakahetau, bientôt rejoint par Bertrand et Gael qui nous fait la surprise de son retour. Rapide coup de fil au mécano de l’avion qui est un ami de Julien (celui qui nous a baladés en l’air pendant le festival), La réparation est repoussé au lendemain puis à nouveau au jour suivant, ce qui nous laisse 2 jours de répit, super!



 De cette baie les sommets de Ua Pou révèlent toutes leurs beautés, nous sommes tous scotchés par ses pics immenses (1100m pour le plus haut) qui, lorsqu’ils sont plongés dans les nuages font penser à un univers fantastique, avec un peu d’imagination on les appellerait les tours du Mordore… Même le décor du petit village est très soigné, il a l’air de faire bon vivre ici.



la piste tordue



 Julie qui connaissait un peu le coin nous guide pour 2 randos coup sur coup, d’abord à une petite cascade, non répertoriée pour sa hauteur, mais elle pourrait l’être pour la beauté du cadre! Le jour suivant nous partons à l’assaut de la « traversière » qui devrait nous emmener plus près des pieds de ces immenses pics. Le décor est magnifique, dans un premier temps on traverse une forêt de caféiers à flanc de montagne puis on longe une crête abrité du soleil par de vieux aito (pinus local) noueux et tortueux tapissant le sol d’aiguilles de pin et parfumant l’air de cette bonne odeur de résine. Par la crête nous voyons défiler les vallées : Hakahetau et ses criques, la baie des requins, Aneou (l’aéroport), le chemin serpente entre les arbres couchés et les pandanus géants, toutes les nuances de verts sont rassemblées ici. Après quelques descentes accrues aménagées d’une corde pour aider le marcheur et quelques montées toutes aussi raides nous arrivons enfin « au bout » de la crête, un panorama imprenable, on peut voir jusqu'à la baie d’Hakahau et surtout la proximité de ces pics rocheux « phonolitiques » imposent aux promeneurs une longue période silencieuse de fascination et de méditation, rafraichie par les brises d’altitudes… Ua Pou me tape décidément dans l’œil, cet avis est partagé par toute la cordée, nous espérons avec Deb avoir le temps d’y refaire une escale avant de repartir des marquises.




sur la crête









Gael avait déjà passé du temps ici à Hakahetau et connais donc un peu de monde, notamment une famille avec qui il s’est lié d’amitié et dont les 2 frères patriarches, Martin et Pierre, entendent bien nous faire partager leurs activités. D’abord un grand kaikai (repas) est organisé sur le quai afin de faire connaissance, les hommes jouent du yukulélé et de la guitare en chantant en marquisien, la traduction des paroles indiquent que l’on chante une banale histoire de chasse à la sorcière… Seigneur dieu, tes missionnaires ont bien réussi leur job… Puis autour de couscous et de bœuf à la papaye on s’organise une pêche le lendemain matin dans la baie de l’aéroport, ça tombe bien Julien à eu confirmation de son vol en fin de matinée.
Ensuite il sera question de randonnées, de pêche à la traine, de langoustes et d’un kaikai surprise pour l’anniversaire d’Anne Sophie le surlendemain.

Nous sommes au rendez vous sur le quai le lendemain, on charge tout l’équipement dans le 4x4 de Martin et on file par la piste direction la baie d’Aneou ou son embarcation nous attend. Il s’agit d’une pirogue taillée dans un tronc d’arbre (ultra lourde) muni d’un balancier. Il faut user de force pour la traîner jusqu’à l’eau puis encore pour passer les rouleaux à la rame… C’est la première fois que je monte dans une embarcation comme celle-ci, il y a plusieurs rôle à tenir à bord, d’abord celui qui écope sans relâche, et ensuite les 2 rameurs qui tentent de garder un cap, autant vous dire que l’embarcation manque de constance, j’en viens à réfuter la thèse selon laquelle ce peuple serait venu coloniser ces îles à bord de pirogues en traversant les océans voilà de nombreux siècles! Manifestement c’est mon manque d’expérience qui parle car quand Martin est à la manœuvre la pirogue va à peu près droit et nous mène près d’un récif, un saut dans l’eau et voilà l’embarcation solidement reliée à une patate de corail par du fil de pêche en nylon… Pourquoi pas… Martin pêche le petit poisson à la ligne pendant que nous tentons de tirer du gros. Il n’y a pas foule de poissons ce matin, il y a bien un banc de coulipos et de nasons mais à des profondeurs démoniaques, lorsque j’arrive péniblement près du fond il déjà largement temps de remonter, le banc évolue entre 15 et 20m et les poissons sont plus que méfiants. Bertrand est plus à l’aise avec les profondeurs mais peine aussi à approcher la cible… Au final la glacière aura été quand même remplie de modestes poissons, pêché à la ligne pour la plupart, et nous avons perdu Julien qui s’est éclipsé incognito pour gagner son avion.
Lorsque nous regagnons le véhicule après avoir remonté la pirogue nous sommes anéantis par la fatigue, Martin fait une halte pour acheter des bières en demi-litre, il nous explique qu’après la pêche ca lui permet de tenir le coup, chaque bière équivaut à une heure de sieste pour son organisme, il boira donc son litre en 10 minutes… 



Pendant ce temps là les filles ne s’étaient reposées non plus, elles ont suivi un cours de tressage sur feuilles de pandanus et cocotier avec une certaine Yvonne rencontrée la veille. Elles en reviennent ravies!





La sieste ayant terminé alors qu’il faisait nuit, le reste de cette journée est passée à la trappe. Martin et Gael s’étaient mis d’accord pour une session de pêche à la traîne à bord de Muzelle dès le petit matin, ce Martin est increvable, ou trouve t il le temps de se reposer?  A peine de retour, Muzelle, bredouille, dépose notre hôte au quai avec la promesse de nombreuses activités pour la journée, alors que la houle commence à se faire ressentir. Les bulletins météos nous ont prévenus, les vagues s’intensifie en venant de l’ouest, les Tuamotus subissent encore du gros temps on dirait? La vie à bord devient intolérable au bout de quelques heures et le débarquement est devenu trop dangereux en annexe… Nous regardons les vagues s’éclater contre le quai et les rochers et arrêtons une décision inévitable : il faut partir… En faisant cela nous décevons Martin qui comprend malgré tout, d’autant que l’anniversaire surprise d’Anne-Sophie aurait du se faire ce soir…

On se rassure, la houle venant de l’ouest, cela nous laisse un créneau pour mûrir une idée de Julie : pourquoi ne pas tenter la cote est, bien que mal réputée et non hydrographiée, cela vaut le coup d’essayer. Encore une fois nous nous séparons de Gael qui décline, préférant aller se mettre à l’abri derrière la digue d’Hakahau. Pour Vadrouil’ et Arumbaya, il s’agit d’inaugurer la mouillage d’Hakamoui. Je dis « inaugurer » car plusieurs locaux nous informerons qu’ils n’ont jamais vu de voiliers ici. Même si ça nous étonne, c’est sympa de se dire qu’on « ouvre la voie ».



Ce mouillage sera de courte durée, le glas de la fin des vacances approche, Deb à eu confirmation, elle va commencer à travailler à la laverie d’Hiva Oa début mars, c'est-à-dire dans 5 jours… Il faut en profiter jusqu’au bout, avec Bertrand on se chauffe pour aller promener nos fusils autour de la pointe Akua. Les décors sous marins sont très jolis, au bout de quelques instants seulement, ce que j’appellerai mon moment de gloire m’est tombé dessus, et je suis bien triste que Bertrand n’en est pas été le témoin aussi. Ca commencé par l’observation d’un coulipo au fond, sous moi, puis un banc de gros balistes blanc est venu s’installer au dessus du coulipo, accompagné par une bonne centaine (à la louche) de carangues leurres qui se sont mis à tourner autour de moi, à quelques mètres. Je me suis demandé ce qui se passait, incapable d’utiliser mon fusil, j’étais trop pris par le spectacle qui s’est achevé en beauté : La visite d’une quinzaine de dauphins, avec de tous petits spécimens, qui ont fait un tour, l’air curieux puis ont à nouveau disparus dans le bleu de la mer… L’épisode a duré une poignée de minutes seulement, suffisamment pour je doive regagner l’annexe et faire le point sur la scène dont je venais d’être témoin… En fait je crois que j’ai eu le « mojo » pendant cette partie de pêche, le bilan fait état d’une belle carangue bleue pour Bertrand et pour ma part un perroquet, une carrangue noire (modeste), 2 mérous célestes (comestibles uniquement à Ua Pou) et enfin le clou du spectacle : une carangue à grosse tête, specimen record qui n’a pas pu être pesé (ca a cassé la balance), estimé à une bonne vingtaine de kilos. D’habitude c’est Bertrand qui à l’honneur et la capacité de tirer ce genre de monstre, il faut dire que le tir doit être précis sinon on peut dire adieu à son fusil, l’animal doit être tué sur le coup, c'est-à-dire que la flèche doit frapper derrière l’œil, au dessus de la nageoire. Et je ne suis pas peu fier d’avoir réussi!!!

Cette Carangue à donné lieu à une scène cocasse, de retour sur El Vadrouil’ nous l’avons hissé au palan en la suspendant par la queue avec un petit bout. Ce dernier n’a pas résisté, dans un dernier claquement le bout s’est rompu, la carangue est partie dans l’eau comme torpille, damned, si on ne la retrouve pas on ne me croira jamais!!! Il n’y a que 7m de fond mais l’eau est marron, on n’y voit goutte.  A force d’acharnement Bertrand à retrouvé le cadavre,  allez, encore une flèche dans la gueule et on la remonte, pour de bon cette fois, vite une session photo!



Nous appelons un ami, Armand, qui achète le poisson, nous lui faisons part de notre prise et prévoyons de se rejoindre sur la plage. Là nous croisons d’autres pêcheurs, l’un d’eux est déjà prêt à nous l’acheter, nous déclinons, Armand l’a réservé. En fait Armand n’avait pas prévu de monnayer le poisson mais plutôt de l’échanger, nous faisons grosse provisions de fruits chez lui puis il nous amène voir des chasseurs sous-marin professionnels pour jouer au concours « de la plus grosse quéquette ». Sur le quai une petite foule se rassemble, il y a les pêcheurs, Martin que nous retrouvons avec les élèves qu’il surveille, et quelques passants. C’est mon heure de gloire, pendant que je discute avec Martin, les gamins se ruent sur la grosse glacière dans la benne du 4x4 et l’ouvrent comme un coffre au trésor en lançant des « oooohhh » et des « wouaah », qui me font perdre mon interlocuteur, trop fortement attiré par ce qui ce trouvait dans la glacière… Du coup les gamins viennent nous demander le récit de la pêche en voulant tous nous serrer la main, Armand me dit qu’une carangue comme ça c’est un exploit ici, ce à quoi je me dois de répondre que je ne suis que l’élève, je désigne mon maître, Bertrand, en précisant que des comme ça il s’en fait tous les jours au petit dej!

Après cet épisode nous faisons le point météo, la houle s’installe à nouveau à l’est, on estime qu’on dispose encore d’une journée avant que ca ne devienne galère, journée qu’on mettra au profit d’une dernière rando pour lever l’ancre le soir et naviguer de nuit afin de rallier Hiva Oa.

Ua Pou n’est pas connu que pour ses pics, c’est en fait une véritable réserve pour les géologues, dans les falaises on peut voir nettement les couches de laves qui sont passées là, comme des nappes superposées, de couleurs différentes et de roches différentes. Ces activités volcaniques ont donné lieu à une curiosité locale : la pierre fleurie ou localement : le caillou fleur, devant ces motifs au gaz emprisonné dans la roche.



Il existe un lieu notamment ou sont rassemblés les tailleurs et les polisseurs de pierres fleuries : Hohoi. C’est Trois vallées plus loin que notre mouillage, 3 milles à vol d’oiseau, disons 10 km avec les virages, les montées et les descentes, allez on se lance! Hélas la seule voiture que nous avons croisée ne nous à pas embarquée, au bout de 2h30 de marche pieds nus dans un chemin fait de silex concassé, nous n’aurons pas réussi à atteindre le cœur de Hohoi et les dernières voitures des agriculteurs sont en train de redescendre de la montagne, si on ne veut pas rentrer à pied de nuit, il faut sauter dans une benne tout de suite!

Dommage, on regrette un peu en se faisant brasser dans la benne de l’un des 4x4 en se disant qu’on reviendra, le jour tombe doucement, c’était notre dernière journée à Ua Pou. Cette île à été notre grand coup de cœur des escales marquisiennes, vraiment incontournable pour les futurs visiteurs, et au risque de froisser les fameux détracteurs : l’accueil des habitants à vraiment jouer sur la qualité des moments passés ici et le cadre imprime une sensation forte dans nos ressentis, il y a quelque chose qui ne laisse pas indifférent…

Dans le noir nous quittons notre baie, cap 120, 60 milles plus loin le canal du bordelais puis enfin l’approche d’Hiva Oa que nous touchons en fin d’après midi, cette fois nous allons rester un long moment, le contrat de Deb s’étend sur 3 mois, Arumbaya est remisé au fond du port d’Atuona dans moins de 3 mètres d’eau marron, mouillé sur ancres avant et arrière à quelques mètres des autres voiliers, ambiance camping, douches sur le quai, les voisins qui prennent l’apéro… Un tel stationnement nous fait l’effet d’une punition, vivement dans 3 mois qu’on navigue à nouveau!

Deb va donc laver du linge à mi temps et meubler le reste des journées en faisant des jus de fruits et de la bouffe à emporter qu’elle va vendre avec Julie. De mon coté je me donne 15 jours pour travailler un peu sur Arumbaya puis j’embarque sur El Vadrouil, Bertrand ne cracherai pas sur un équipier pour rejoindre Tahiti en faisant escale aux Tuamotus. Une fois à Taravao nous prendrons l’avion, lui pour la France et moi pour Atuona…

Désolé pour la longueur de cet article, je fais pourtant l’impasse sur pas mal de choses mais il reste tellement d’histoires croustillantes à vous raconter! Et la grosse bouchée de cette fois ci comblera certainement le vide sidéral qui guette les prochaines nouvelles.

Merci pour les messages d’encouragement qu’on a reçu de parts et d’autres, merci aussi à ceux qui m’ont dépanné de leurs photos pour cet article : Julien, Julie, Sara, Anne-Sophie et l’équipage de l’hélicoptère de la marine présent pendant le festival pour les prises aériennes.

A bientôt pour de nouvelles aventures, bisous à tous!

TED. (Tom et Deb)